Cet
été, vous n’avez pas pu passer à côté des affichages magazines et des spots
radio vantant les qualités des Bordeaux rosés. C’est une excellente initiative
de l’ODG des Bordeaux !
Bon…
L’autre rosé, c’est celui de Bordeaux. Mais alors, l’autre ? C’est
qui ?
Celui
de Provence bien sûr ! La référence et le leader sur les marchés.
Quelques
chiffres : (Source : Conseil Interprofessionnel des Côtes de Provence et FanceAgriMer)
Production mondiale :
25,3 millions Hl Consommation
mondiale : Production française : 6,5 millions Hl
(soit 10% de la production mondiale de vin)
1/ France 26 % 1/
France 35 % 1/ Provence 40 %
2/ Italie 22 % 2/
USA 14 % 2/ Loire 18 %
3/ USA 15
% 3/
Allemagne 7 % 3/ Rhône 14 %
4/ Espagne 12 % 4/
Italie 6 % 4/ Bordeaux 12 %
La
production et la consommation mondiales de vins rosés ne cessent de croître.
La
France est le 1er pays producteur de vins rosés et les Français les
1ers consommateurs (11,8 litres par habitant en 2010).
La
production française est dominée par la Provence. Bordeaux arrive en 4ème
position.
La
commercialisation des Provence rosés se fait préférentiellement en GD+HD
(47%), puis CHR (19%) et Vente Directe (17%).
J’ai
profité cet été, de vacances sur la Côte d’Azur, pour étudier l’offre rosés de
Provence. J’ai eu l’occasion de déguster une vingtaine de références provenant
de la GD, de cavistes ou au restaurant.
1er
constat : le prix. Pas grand-chose en dessous de 5 € la bouteille en GD et
de 25 € en restauration. En GD l’offre se situe entre 5 et 10 €. L’offre Bordeaux
rosé est, elle, entre 3 et 5 €.
2ème
constat : la couleur. Nous savons tous que les rosés de Provence sont très
pâles. Mais ce qui frappe dans les rayons, c’est l’uniformité des couleurs. Les
20 ou 30 références présentes en magasins ne varient que par de subtiles
différences dans les teintes, un peu plus roses ou un peu moins jaunes. Il faut
saluer là le très important travail effectué par le Centre du Rosé à Vidauban,
depuis une dizaine d’année.
3ème
constat : le packaging. Il est soigné, haut de gamme. Bouteille blanche, haute,
lourde. Bouteille gravée syndicale ou contenant personnalisé. Etiquette sobre,
classe. Finit les flacons fantaisie aux étiquettes colorées. La première impression
reçue par le regard est une image de qualité.
4ème
constat : la qualité. Tous les Provence rosés que j’ai dégustés étaient de
bons vins. Dégustation type :
Couleur
rosée très pâle, à peine nuancée de touches saumonées ou bonbon. Jamais de note
marquée jaune ou mauve. Limpidité parfaite.
Nez
d’intensité moyenne (jamais explosif) mais d’expression très pure, très bien
définie. Les arômes dominants sont floraux (rose, pivoine). Le fruit est
présent mais discret (pêche, abricot, framboise, agrumes). Parfois quelques
touches végétales apportant de la fraicheur.
Les
bouches sont légères, souples et fraiches. Jamais de caractère sucré ni d’amertume.
Ce sont des bouches simples proches de celles des vins blancs, avec toujours un
taux de CO2 élevé apportant vivacité, fraicheur et « structure ».
Des
vins très techniques, très maitrisés. Ils n’ont pas énormément de caractère
mais ils sont bons ! Ce ne sont pas des vins à déguster. Ce sont des vins
à boire. La maitrise technique est telle que l’on ne se pose pas de question.
On les consomme tout simplement. Et avec beaucoup de plaisir.
Je
suis un vrai amateur de rosés ! Et notamment de rosés de Bordeaux, qui lorsqu’ils
sont réussis, sont particulièrement fruités et croquants. Une vraie friandise !
Mais je dois bien avouer qu’il nous reste encore une marge de progression pour
atteindre l’homogénéité qualitative de la Provence.