jeudi 28 février 2013

« Châteaux Bordeaux » - L’Amateur

L’autre jour, le hasard m’a fait croiser Eric Corbeyran, auteur de BD.
M’approchant de lui (en fait je ne le connais pas), je lui dis :
 
- Monsieur, je ne suis pas du tout content de vous !
- … , air surpris de l’intéressé
- Je ne suis pas content, car vous ne travaillez pas assez !
- Ce n’est pas mon impression, me dit-il d’un air interloqué
- Et oui… 1 an pour écrire une BD, c’est très très long ! Comprenez-moi, je suis un vrai fun de votre BD « Châteaux Bordeaux » et attendre 1 an avant de pouvoir connaitre la suite des aventures d’Alexandra Baudricourt, c’est une éternité !
Ça l’a bien fait rire…
 
Il m’a confié que le 3ème opus de la BD « Châteaux Bordeaux » - L’Amateur, sortirait mi- mars.
Plus que quelques jours à attendre…
 




 
châteaux Bordeaux  scénario Eric CORBEYRAN / dessins ESPE
C’est :

 
des lieux familiers
des surprises


des stars
des intrigues



du suspens

de la Passion















© Editions Glénat

Que les auteurs me pardonnent ces reproductions non autorisées.
C’est pour la bonne cause. La cause du bon vin !

lundi 25 février 2013

GENISSAC : 1er Salon des Vins de France

Il y avait foule ce weekend des 23 et 24 Février dans le petit village de Génissac.
Foule d’excellents vins de Bordeaux des producteurs de cette commune viticole des bords de Dordogne, sur la rive qui fait face à Saint-Emilion. Foule également de vins de Saint-Emilion, Graves de Vayres, Fronsac, Pomerol, Côtes de Castillon, Côtes de Blaye, Médoc, Pessac-Léognan, Sauternes… pour ce qui concerne la Gironde. Mais aussi, Charentes, Cognac, Muscadet de Sèvres et Maine, Anjou, Champagne, Alsace, Bourgogne, Côtes du Rhône, Lot… Des dizaines de producteurs, plus de 100 vins différents, des centaines de visiteurs… Un vrai succès pour une première ! 
 

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
J’ai eu plaisir à animer ce salon découverte de vins, en compagnie de ma collègue Marie-Line Bouix, elle aussi œnologue. L’occasion de découvrir une multitude de vins de plaisir et de caractère.
Il ne m’est pas possible de citer tous les vins que j’ai appréciés. La qualité d’ensemble était d’un très bon niveau. Voici une liste des plus remarquables.

Vins Blancs :
      -       Coteaux de l’Aubance Héry Vignerons La Butte 2010
Nez complexe et frais d’acacia, de miel et de pâte de fruits - Bouche souple et ronde, vive et grasse, avec beaucoup d’ampleur et de longueur
-       Alsace Fernand Ziegler et Fils Riesling 2011
-       Alsace Fernand Ziegler et Fils Pinot Gris 2010
Belle robe aux reflets d’or – Très belle expression de fruits jaunes mûrs et de pain d’épices – Bouche ample et grasse, tout en étant fraiche. Beaucoup de volume et de longueur
-       Crémant de Bourgogne Noirot et Fils Elégance de Bellevue Brut Prestige
-       Crémant de Bourgogne Noirot et Fils Cuvée Jacqueline Rosé Prestige

Vins Rouges :
-       IGP Côtes du Lot Rocamadour Le Marcaillou 2011
-       Côtes de Rhône Village Massif d’Uchaux Vincent Baumé 2010
-       Maranges Contat-Grangé 2009
-       Anjou Village Brissac Domaine des Bonnes Gagnes 2009
Couleur sombre - Nez intense de fruits rouges mûrs - Bouche structurée, ronde et équilibrée
-       Bordeaux Domaine du Petit Treytin (cuvée Agriculture Biologique) 2010
-       Bordeaux Supérieur Château Haut-Mongeat Cuvée Isabelle 2010
-       Bordeaux Supérieur Château Penin Grande Sélection 2010
Couleur soutenue – Nez complexe , mûr, rehaussé d’un boisé de qualité – Bouche dense, riche et longue, sans agressivité
-       Côtes de Castilon Valmy Dubourdieu Lange 2010
-       Fronsac Château Haut-Peychez Sélection 2008
-       Pessac-Léognan Château Le Bruilleau 2009
-       Saint-Emilion Château Rose d’Arthus 2010
Belle couleur sombre – Nez ouvert de fruit mûr et de notes torréfiées – Bouche ronde et dense, tanins fondus
 
-       Pineau des Charentes Domaine Jean Chevallier Pineau rosé

 
Tous ces vins sont d’excellente qualité et à prix très doux. De plus, leurs propriétaires sont tout particulièrement sympathiques et ça a été un plaisir pour moi de les rencontrer et de les accompagner pendant ce weekend. C’est sûr, je serai à nouveau présent l’année prochaine !
Merci au Comité des Fêtes de Génissac pour la qualité de son organisation, et tout particulièrement à Jean-Charles Cholet, à l’origine de cette excellente initiative.

mercredi 20 février 2013

Twitt Wine Party - Jeudi 21 février 2013 : Bordeaux crée le buzz

Après les #CabernetDay, #ChampagneDay et autres rendez-vous autour du vin sur les réseaux sociaux, c’est au tour de Bordeaux d’être à l’honneur.
 
 

A l’initiative de quelques passionnés de vin (dont Christophe Chateau, Bernard Grandchamp, Amélie Nollet, Anne Quimbre), ce projet est soutenu par la ville de Bordeaux, le ClVB et l’agence Moonda.

L’idée est de réunir ce jour-là tous les amateurs de vin de Bordeaux, et de partager sur le réseau Twitter. Dégustation entre amis. Commentaires sur vos impressions. Votre meilleur souvenir autour du vin : dégustation, rencontre, visite, repas mémorable… Echanger, partager vos expériences, vos souvenirs, vos savoirs, votre expertise, vos émotions… Car telle est l’ambition du vin : favoriser les échanges et la communication entre les hommes autour du plaisir du partage.

N’oubliez pas d’insérer le hashtag #TWPBX, afin que votre tweet puisse être diffusé. Car l’objectif est bien de créer le buzz ce jour-là, autour de Bordeaux en particulier et du vin en général.
Rejoignez la communauté vin sur le web 2.0. Vous serez surpris de voir le dynamisme, la convivialité, la jeunesse, la passion qui s’y échange au quotidien !

jeudi 14 février 2013

Hommage

Ils sont alignés dans la lumière douce du matin frais.
1 pas de celui de devant, 2 pas de celui de gauche. Telle une armée en ordre de bataille.
Ils sont fiers et puissants. Pleins de l’assurance acquise au cours de tant d’années d’expérience.
Leurs corps noueux et robustes portent les traces des combats passés. Plaies et cicatrices de tant de sang versé.
Imperturbables et immobiles, les héros attendent leur prochain combat. Peut-être le dernier.
 
La lumière pâle du dernier matin peine à se lever. Il fait froid.
Elle révèle un champ de bataille où règnent le désordre et le chaos.
Enchevêtrement des corps démembrés. Troncs fendus de haut en bas. Têtes et bras roulant sur le sol.
L’annonce du héraut est sans appel. La bataille est perdue. Tous seront condamnés.
 
Après tant d’années de générosité et d’abnégation. Puisant au plus profond de leur âme, jusque dans leurs racines.  Donnant le meilleur d’eux-mêmes. Malgré le respect de leur grand âge et des services rendus. Le dernier sang aura été versé. La dernière bataille aura été perdue.
Un père trop vieux ? Un fils manquant de courage, ou de vocation ?
Des législations tatillonnes ? Des contrôles pointilleux ? Décourageant petit à petit les plus passionnés...
A moins qu’il s’agisse d’une mort économique, programmée par un négoce vampire… Ou encore d’une condamnation sous le coup de la prime européenne…
 
Ils sont alignés dans la lumière blafarde du matin pâle.
Le soleil ne peut plus réchauffer leurs corps meurtris.
Immobiles et impuissants, les bras coupés, ils attendent la fin.
La condamnation s’applique aujourd’hui. La parcelle va être arrachée.
C’est le silence. Les ombres fades s’étendent sur le sol tels des fantômes.
Ils sont alignés. Une dernière fois. Telles les croix d'un cimetière militaire.

une armée en ordre de bataille
un cimetière militaire



un champ de bataille

vendredi 8 février 2013

Donnez une seconde vie à vos bouchons !

Le liège est un matériau noble dont l’histoire, comme celle du chêne, est depuis très longtemps associée à celle du vin.
Liège et vin sont dans une relation intime dans l’obscurité de nos caves, où nos plus belles bouteilles attendent le moment opportun pour nous révéler le meilleur d’elles-mêmes. Ce moment venu, nous choisissons avec application l’occasion, le plat d’accompagnement et les amis avec qui partager notre plaisir. La bouteille sera portée, lentement, à la température idéale de service, puis ouverte avec précaution. Le bouchon sera scruté, humé, puis enfin le plaisir de la découverte du contenu du précieux flacon pourra commencer.
Mais ce bouchon, qui aura accompli avec sérieux son rôle d’accompagnement du vin, de sa jeunesse vers sa maturité, que va-t-il devenir ? 45 ans de croissance du chêne liège avant la première récolte. 12 mois de séchage sur parc avant d’être façonné. Des mois et des années de gestation au contact du vin dans la bouteille. Et après ?
Va-t-il finir dans votre poubelle comme un vulgaire rebus ? NON le précieux allier de vos meilleures dégustations mérite mieux que cela : le recyclage.

Chaque année les bouchonniers fabriquent près de 13 milliards de bouchons de liège, dont plus de 3 milliards rien que pour la France. Les enjeux économiques associés aux préoccupations environnementales ont motivé les industriels dans une démarche de recyclage.
Après récupération, les bouchons sont triés puis broyés afin d’obtenir des granulés. Mélangés à des colles, ces granulés sont chauffés puis moulés pour être transformés en rouleau ou en plaques. Elles serviront à produire des matériaux d’isolation, des lames de parquets, des semelles de chaussure ou encore des balles de babyfoot ou des joints de culasse. Dans tous les cas, les bouchons de liège recyclés ne pourront pas être réutilisés comme bouchons.

© Fédération Française des Syndicats du Liège
1erstade du recyclage, la collecte des bouchons usagés se fait par l’intermédiaire d’associations qui vendent leur récolte aux industriels du recyclage. Les sommes collectées sont ensuite reversées à des projets caritatifs. En Gironde, c’est l’Association AGIR CANCER GIRONDE qui effectue la collecte et le tri des bouchons usagés récupérés dans les nombreux centres de collecte. En 2012, ce sont 36 tonnes, soit plus de 9 millions de bouchons qui ont ainsi été valorisés. Fin décembre, un chèque de 15 000 € a été remis par la Présidente de l’association à l’Institut Bergonié de Bordeaux (Centre régional de LutteContre le Cancer).



          Liens :      Agir Cancer Gironde
                           Fédération Française des Syndicats du Liège






Alors, comme je le fais moi-même avec mes propres bouchons usagés, et comme le font nos clients viticulteurs sur notre centre de collecte au laboratoire à Coutras, donnez une seconde vie à vos bouchons ! Il y a assurément un centre de collecte proche de chez vous.

lundi 4 février 2013

Magie des assemblages : 1+1+1=5

Le mois de janvier est un mois très dense pour l’œnologue consultant. C’est la période où l’on redéguste tous les vins produits suite aux dernières vendanges. Chaque cuve, chaque lot, les différents cépages, les différents terroirs, chaque parcelle… Selon la taille de la propriété cela représente moins de 10 vins ou plus de 100.
 
Chacun de ces lots est tout d’abord dégusté individuellement, pour lui-même. Il s’agit de bien comprendre le vin. Quel est son niveau de concentration ? Quel est son type aromatique ? Fruit mûr, fruit frais ou plus végétal ? Quelle est la qualité de ses tanins ? Quel est son niveau d’oxydo-réduction ? L’objectif est de comprendre le potentiel et les limites de chaque lot. Ensuite, une fois les forces en présences évaluées, on cherche à optimiser leurs qualités. Tel lot se présente bien, tel autre est bien équilibré, alors que d’autres sont imparfaits. On essayera d’améliorer ces derniers par un traitement adapté : soutirage, filtration, collage…
 
Assemblage des 2012 en Médoc
Dans un deuxième temps, on affecte les différents lots à un objectif commercial. Il y a le Grand Vin, la marque phare, pour lequel on réserve les meilleurs lots. Le Second Vin auquel on affecte de bons lots mais d’un style différent. D’autres cuvées destinées à des marchés spécifiques, chacune définie par un niveau de concentration et de rondeur, et un style aromatique. Enfin, les lots les moins intéressants, ceux qu’on a systématiquement écartés des cuvées précédentes.
Une fois ces lots préaffectés aux différentes cuvées, on réalise les assemblages. Ils se font à l’éprouvette, en respectant en proportion les volumes des différentes cuves. Puis vient le moment du verdict. On déguste le lot assemblé. On apprécie son expression, son équilibre, sa cohérence avec la typicité recherchée. Et puis on voit des limites, on sent qu’on doit pouvoir faire mieux. Alors on reprend l’éprouvette, on modifie les proportions et on recommence. Quelques % de plus de cabernet, quelques % de moins de vin de presse. Et on redéguste. Parfois on fait une gamme : telle parcelle assemblée à 5% - 10% - 15%. On déguste et on comprend l’influence de la parcelle dans l’assemblage. Cela permet de définir le % exact à incorporer.
 
La calculette : outil indispensable des assemblages
Une fois la bonne formule d’assemblage pour chaque cuvée trouvée et validée par la dégustation, reste à s’occuper des lots restants. Ceux qui n’ont trouvé leur place dans aucun assemblage ou alors en proportion limitée. Il s’agit des lots les moins intéressants que l’on avait déjà repérés en début de dégustation. Soit un traitement spécifique permettra d’optimiser leur qualité, soit on essaye de les assembler. Et c’est souvent là que l’assemblage apparait magique. Prenez plusieurs cuves imparfaites (3, 4 ou 5, voire plus). Parce que végétales ou déséquilibrées. Un peu fluides ou avec des tanins rustiques. Mélanger les et, la plupart du temps, vous obtiendrez un vin mieux équilibré, à l’expression aromatique satisfaisante. Dans tous les cas, meilleur que la somme des différentes composantes laissait l’imaginer. C’est la magie des assemblages. Elle se confirme également lorsque l’on assemble les meilleures cuves. L’assemblage est toujours meilleur que la somme des qualités individuelles. Les règles mathématiques sont dévoyées. En assemblage, 1+1+1≠3 mais plutôt 1+1+1=5.
 
La période des assemblages commence mi-décembre et s’étend jusqu’à mi-février. C’est une période très dense, très fatigante. Mais combien passionnante ! L’assemblage est un travail très précis, c’est de l’orfèvrerie, de la haute couture. Cela demande certaines prédispositions. Une capacité à déguster, qu’à peu près tout le monde peut développer en apprenant les bases et avec un peu de pratique. Une grande expérience qui permet d’anticiper les résonances entre les différents lots, avant de les mélanger. Elle s’acquière au fil de nombreuses années de pratique. Une très grande capacité de concentration qui consiste à savoir s’isoler du monde alentour pour ne se focaliser que sur le vin et les sensations qu’il produit. Enfin une très bonne mémoire des sensations. Il faut ajouter d’autres qualités nécessaires. La modestie dont, comme chacun sait, la dégustation est la meilleure école. La capacité à se remettre en question, afin de ne pas se satisfaire du premier essai agréable, mais toujours imaginer une nouvelle formule d’assemblage qui pourrait être plus harmonieuse. La capacité à écouter les sensations et les propositions des autres dégustateurs, afin de s’enrichir de leur analyse. Enfin une résistance à de longues séances de travail. Une dégustation d’assemblage se réalise rarement seul. Elle se pratique avec le propriétaire et le staff technique, parfois à plusieurs œnologues. Soit 2 à une petite dizaine de personnes. Elle dure 1 à plusieurs heures, parfois toute une journée. Journées passionnantes, mais épuisantes lorsqu’elles se succèdent au fil des semaines.

Aujourd’hui, après 26 millésimes d’expérience, j’apprécie toujours autant les dégustations d’assemblage. Au-delà de l’approche technique, j’aime cette partie de création artistique qu’elle comporte. Pour les propriétés dont je suis le consultant, le travail d’assemblage et de création des différentes cuvées est pensé très en amont, avant même la récolte. Chaque parcelle est conduite en fonction de son potentiel qualitatif et d’un objectif produit. La dégustation des baies avant récolte permet de valider le potentiel qualitatif de la parcelle et de lui appliquer un process de vinification adapté à l’objectif produit et aux conditions du millésime. Les nombreuses dégustations pendant les vinifications permettent d’adapter le process en permanence. La dégustation des écoulages permet de valider la typicité du produit. Ainsi, lorsqu’arrive la dégustation d’assemblage de janvier, j’ai déjà dégusté chaque lot une douzaine de fois. Et les mettre en musique devient une partie de plaisir.