J'ai la chance d'être régulièrement invité dans les grands concours internationaux. Internationaux, car on y déguste des vins du monde entier. Parce qu'on y rencontre des dégustateurs du monde entier aussi.
J’aime bien déguster dans les concours internationaux.
J’aime bien déguster dans les concours internationaux.
D’abord,
déguster du vin, fait partie de mon quotidien. C’est une part importante de mon
métier de consultant. Comme je le dis souvent : Je ne sais rien faire d’autre…
Ensuite,
il y a la responsabilité de juré. Rappelons que l’objectif d’un concours n’est
autre que de donner des repères de qualité aux consommateurs. Un vin
sélectionné doit non seulement être irréprochable, mais doit être ’’bon’’,
c’est-à-dire apte à apporter du plaisir. Et ne l’oublions pas, ça sert à ça le
vin : apporter du plaisir, dans la dégustation et le partage. Le rôle des
jurés est également de mettre en lumière les vins particulièrement réussis.
Ainsi la mission du dégustateur est double : guide pour le consommateur et
récompense pour le producteur.
Bien
sûr, il y a le plaisir - et la curiosité - de déguster des vins provenant du
monde entier. De différentes régions de France et d’Europe, mais aussi d’autres
mondes, de l’hémisphère sud ou de nouveaux pays producteurs (Inde, Chine…).
D’autant que les dégustations sont réalisées à l’aveugle, sans connaitre autre
chose que la couleur et le millésime. Alors on joue aux devinettes, essayant de
retrouver l’origine des vins que l’on déguste. La gamme aromatique et le niveau
de concentration évoque tel ou tel cépage. La maturité du fruit, le niveau
d’acidité, le soyeux des tanins évoque un type de climat ou un autre. Le style
d’élevage rappelle des cultures différentes, traditionnelles ou plus modernes…
Et ainsi, à force de chercher, d’analyser, on apprend beaucoup…
Mais
ce que j’aime par-dessus tout dans une dégustation internationale, c’est
l’échange.
Déguster avec quelqu’un issu d’un autre univers que le sien, d’un
autre pays, d’une autre culture est extrêmement enrichissant. Ma culture du vin
est issue d’abord d’une approche d’amateur éclairé, complétée par une lecture
technique liée à mon métier d’œnologue. Au quotidien, je déguste avec des
techniciens et nous parlons le même langage. Mais déguster avec un sommelier ou
un journaliste, un Australien ou une Japonaise, une jeune femme de 20 ans ou un retraité avec 50 ans
d’expérience… est une autre aventure.
Généralement, on juge qu’un dégustateur déguste bien, lorsqu’il a le même
jugement que soit même. Dans une dégustation internationale, un dégustateur -
dont la compétence ne peut être remise en cause – peut ne pas du tout apprécier
un vin que vous adorez, et inversement. Et ce n’est pas de la simple
subjectivité liée à l’individu. Question de culture…. Et ça, c’est
particulièrement intéressant. Alors on échange, on partage. On cherche à
comprendre, et on apprend. On apprend à prendre du recul. On apprend la
modestie aussi. Le tout exprimé en anglais, et après la dégustation bien-sûr, la
dégustation live se déroulant dans un
silence religieux.
Au
fil du temps, de ces échanges internationaux nait l’Amitié. Et chaque année on
est heureux de se retrouver. Dave
l’Australien, João le Brésilien, Luis José l’Espagnol, Antonio l'Italien, Ghislain et Jacques les
Canadiens, Jorge Manuel le Portugais,
Peter le Hongrois, Alejandro le Chilien, Hui Jie la Chinoise, Mi la Coréenne, Karina l'Indienne…. Et tant d’autres…
Sans oublier les amis Belges et Français, bien sûr !
J’aime
bien déguster dans les concours internationaux. Le Vin, plus que nulle part
ailleurs, y est vecteur d’Amitié.
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