Ça
peut surprendre pour un œnologue bordelais.
Il
est vrai que le Beaujolais Nouveau n’est pas très tendance aujourd’hui. Il est
vrai qu’on l’assimile à un vin industriel, voire un mauvais vin industriel. Il est vrai que c’est un vin de couleur
faible, sans structure. Il est vrai que cela n’a rien à voir avec un vin rouge
de Bordeaux, et que cela peut perturber un palais formaté à nos vins de
structure…
Et
pourtant…
Le
Beaujolais Nouveau n’est pas un vin de terroir, c’est un vin issu d’un process
industriel.
Comme
vos boissons gazeuses et vos jus de fruits préférés. Comme la plupart des
bières que vous êtes amenés à boire. Comme les marques les plus distribuées de
whisky. Comme les vins issus des plus grosses wineries du nouveau monde. Comme
un grand nombre de marques de Champagne. Comme une partie importante de la
production de rosés de Provence. Comme les rouges de thermo que nous produisons
nous-même dans nos caves coopératives et qui alimentent les grandes marques du
négoce local. L’industrialisation du procédé est le moyen le plus efficace pour
atteindre l’objectif produit en garantissant sa qualité et en rationalisant ses
coûts de production.
Et
pourtant…
Le
Beaujolais Nouveau est un vin souple, rond, sans agressivité. Il exprime d’intenses
arômes de fruits. C’est un vin simple, sans prétention, facile à comprendre et
facile à boire. C’est l’archétype du vin fun
que réclament tous les marchés et que rêvent d’élaborer tous les bassins de production.
Et
pourtant…
Avant
tout le monde, le Beaujolais avait compris la communication sur le cépage.
Avant tout le monde, il avait saisi l’importance de la communication événementielle.
Près de 40 millions de bouteilles vont être vendues – et consommées – dans les
jours prochains, partout dans le monde.
Et
vous, quand avez-vous dégusté pour la dernière fois du Beaujolais Nouveau ?
Voilà
comment je procède moi-même tous les 3èmes jeudi de novembre.
Après
ma journée de travail (et dans les jours suivants) je fais le tour de toutes
les enseignes de la GD et des cavistes locaux. J’achète à peu près tout ce que
je trouve. Cela me fait une petite trentaine de références. L’occasion de
nombreuses dégustations. L’occasion d’inviter des amis à la maison pour un
repas convivial autour de quelques jambons, saucissons et autre pâtés. L’occasion
d’accompagner les repas simples de tous les jours, d’un vin simple, véritable fruit
en bouteille. Mes préférences vont plutôt vers des Beaujolais que des
Beaujolais Village qui plus structurés sont souvent moins aromatiques et moins
bien équilibrés.
Mettez
de côté vos préjugés, essayez le Beaujolais Nouveau 2012 !
Un
petit conseil : le vin nouveau vient à peine d’être élaboré, puis filtré,
puis embouteillé. Ces opérations, traumatisantes, entrainent souvent une légère
réduction du vin. Pour pleinement apprécier sa rondeur et son fruit n’hésitez
pas à le carafer plusieurs heures avant de l’apprécier.
Les visuels des messages des 05, 10 et 14 novembre ont été empruntés au site de l'interprofession du Beaujolais : http://beaujolaisnouveau.beaujolais.com/
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