On
n’a même pas encore ramassé les raisins ! Comment voulez-vous répondre à
cette question ?
Il
faut être journaliste pour oser répondre aujourd’hui… Moi je ne suis qu’un
technicien. Je répondrai en novembre. Quand on aura vendangé. Analysé. Goûté. Quand
on aura vinifié. Ecoulé. Soutiré. Après 2 mois de travail aux côtés des
viticulteurs pour extraire le meilleur de la matière première. Lorsqu’on aura vécu ensemble le millésime. Alors, on
aura une idée. Alors, on dégustera les vins nouveaux. Et là, on saura. Là je
vous dirai…
Pour l’heure que peut-on dire ?
Voici
un petit résumé du développement végétatif de la vigne selon les conditions
climatiques de l’année 2012.Pour l’heure que peut-on dire ?
en Rouge : données mensuelles en Jaune : moyenne des 30 dernières années |
Malgré un mois de décembre arrosé, l’hiver a été sec avec un déficit de
pluviométrie de l’ordre de 40%. Décembre et mars ont été doux, mais février a
été particulièrement froid avec – 6°C par rapport à la moyenne trentenaire et
des minimas inférieurs à -15°C ! Du jamais vu depuis 50 ans. De manière
localisée, des bourgeons ont gelés.
Mars et mai ont été doux et secs, mais avril a été froid (-2°C / gel
localisé le 17) et très arrosé (+90%). Cette période froide et humide a
perturbé le débourrement et la pousse de la vigne qui ont été particulièrement
étalés. On observe fréquemment, dans une même parcelle, un décalage de 2 semaines. Parfois ce décalage est observé sur le même pied, entre les bourgeons des extrémités et ceux du milieu de l'aste.
Mai et juin ont été doux, avec une pluviométrie en juin centrée sur la
première partie du mois, perturbant la floraison, avec parfois Coulure ou Millerandage. Les conditions chaudes et humides de juin ont été particulièrement
favorables au développement des maladies, notamment le Mildiou dont la pression
sera très forte toute la campagne.
Juillet est plutôt frais (-1,5°C) et sec (-15%), mais est surtout très
contrasté. On observe une succession de périodes très chaudes suivis de chutes
de températures de 10°C, retardant la véraison. La pluviométrie est une
nouvelle fois centrée sur la première quinzaine.
Enfin août est chaud et sec avec une période de canicule du 17 au 19, qui agrave les phénomènes d'Esca et provoque des échaudages localisés.
Les grands froids de février et la fraicheur d’avril ont perturbé le
débourrement qui a été particulièrement étalé. Il en a résulté une grande
hétérogénéité au vignoble encore visible aujourd’hui.
La ½ Floraison du Merlot s’étale du 01 au 10 juin selon la précocité des
terroirs.
La ½ Véraison du Merlot s’étale du 05 au 20 août.
Voilà. Tout cela sont des faits. Observés, mesurés.
Ils ne permettent pas encore de prévoir la qualité du millésime, ni la
quantité d’ailleurs. Le mois qui vient est le plus important. C’est lui qui
fera quantité et qualité. Aujourd’hui, tout est encore possible.
La seule chose que l’on peut dire aujourd’hui, c’est que le travail au
vignoble a été sans relâche, sous la pression très forte des maladies. La
plupart des viticulteurs ont réussi à protéger leur feuillage et leur récolte,
mais certains non. Pour ceux-là, la qualité comme la quantité sont déjà
compromises.
BRAVO !...
RépondreSupprimerAlain Hue